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Maison de la Grande Ourse.
Lanaudière, Nord-est de Montréal.
Des raclements, des grognements de bêtes sauvages troublent le demi-sommeil de ma compagne. Réveillé, j'écoute et ne perçois que le bruit de la pluie sur les feuilles.
Il faut vous dire qu'ici, on ne clôt pas les portes sur la nuit et comme en la demeure de Tom Bombadil, le premier-né aux jours anciens, nul maléfice ne passe les fenêtres ouvertes sur la forêt, la grande forêt canadienne.
La maison est composée de pièces de décor et d'esprit différents. Nous avions choisi la chambre « mexicaine » comme l'on prend un billet de cinéma pour « la Nuit de l'Iguane ».
De notre hôtesse, nous ne savions que peu de choses. Elle aimait la musique et les livres ; elle avait voyagé.
Elle nous dit aussi que la maison allait être vendue!
Peut-être étions-nous les derniers à y être reçus?
Et nous qui sommes plus errants que bâtisseurs, nous n'étions pas étonnés qu'il nous revienne encore une fois, de partir en fermant la porte d'une histoire achevée.
JF Flamand août 2000
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